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et oui... je sais...bientô t, j'espère...ht tp://personnag esderomans.cen terblog.net
Par personnagesderoman, le 05.11.2012
il est bien silencieux, ce bmog, depuis qutre mois.....
Par Anonyme, le 04.11.2012
du scandale d'être au monde comme un terreau d'envie d'en jouir, raccourci saisissant par lequel on aime être
Par henri, le 31.08.2012
merci henri. pour tous ces mots, pour avoir si bien reçu ce texte et pour ta délicatesse. j'ai lu ton commenta
Par personnagesderoman, le 27.06.2012
oui, personnagesder oman, j'ai passé et repassé du bon temps avec martin. au point d'ailleurs de me demander c
Par henri, le 27.06.2012
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Date de création : 29.01.2011
Dernière mise à jour :
27.06.2012
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Oublier
Et si elle oubliait son père ? La veille, en voiture, elle s’est posé la question.
Arrive-t-il un moment où l’on commence à oublier ? Lorsque les traits du visage deviennent moins nets, les souvenirs plus flous et plus lointains, la peine moins acerbe ?
Pour la première fois, elle envisage l’oubli. Elle pense aux gens qui parlent de leurs défunts comme ayant appartenu à une vie antérieure, un autre temps. L’amour ne devient-il pas un souvenir d’amour ?
Va-t-elle finir par classer l’affaire ? Est-ce que l’on pense à son père tous les jours lorsque qu’il est mort depuis vingt ans? Ne s’établit-il pas une certaine distance, tant affective que factuelle qui ne ferait que s’accroître au fil des ans ?
Elle a pleuré quelques fois. Lorsque c’est arrivé, elle était au volant de sa voiture. Sans crier gare, les larmes étaient montées, lentement d’abord, puis avaient jailli durant quelque deux ou trois minutes sans qu’elle ait pu y faire quoi que ce fût. Elle avait eu alors du mal à distinguer sa route, comme prise sous un déluge sans essuie-glace. Elle souhaitait pleurer parce qu’elle estimait ne pas l’avoir assez fait. Non pas comme la preuve de son chagrin mais comme la démonstration que la peine parfois peut prendre un visage inhabituel.
Cela fait longtemps qu’elle n’a pas pleuré. Cette pensée l’effraie. Elle se met pour la première fois à envisager la fin du deuil de son père. Elle est loin d’y être, se demande même si elle y parviendra un jour mais elle sait maintenant que ça peut arriver.
Elle se projette dans l’avenir, imagine le jour où en ouvrant un album de photos, elle se dira : « Tiens, mon père ! J’avais presque oublié qu’il était comme ça ! » Quel âge aurait-il aujourd’hui ? » Car depuis le 19 avril 2000, elle compte les années. Le 21 septembre, elle pense que ce pourrait être l’anniversaire de son père. Elle sait l’âge qu’il aurait.
Lorsqu’un enfant naît, on commence par compter ses heures, puis les jours, puis les semaines. Jusqu’au jour où on ne compte plus que les mois et enfin les années. Peut-être bientôt, ne comptera-t-elle plus les années de son père. Il sera trop vieux pour qu’elle puisse l’imaginer. Pour l’instant, il est encore jeune, il n’a pas pu autant changer en trois ans. Mais lorsqu’il aura soixante ans, soixante-dix ans, quatre-vingts ans, quel vieillard sera-t-il devenu ?
Et si le 19 avril redevenait une date comme les autres ? Et si un jour, elle oubliait l’anniversaire de la mort de son père ? Cela signifierait-il qu’elle a définitivement tourné la page ? Devra-t-elle se blâmer de tant d’indifférence ce jour-là ?
Le destin des morts réside peut-être dans ce détachement, seule façon pour les vivants de vieillir.
Aujourd’hui, il est son père. Demain, il sera peut-être celui qui fût son père.